Démarchage téléphonique; la terreur au bout du fil
Malgré l’accord signé entre les caisses-maladie et la nouvelle loi sur la concurrence déloyale, le démarchage téléphonique persiste. Et explose même en période des changements d’assurance.

Un soir d’octobre, 19 heures, le téléphone sonne. Sur le combiné s’affiche un numéro masqué ou inconnu. Les probabilités sont grandes qu’on veuille vous vendre, au bout du fil, les mérites d’un nouveau contrat d’assurance maladie de base.
Les caisses ont pourtant signé un accord en 2011, par lequel elles s’engagent à n’appeler leurs clients que sur demande ou dans les cinq ans suivant la fin de leur contrat. Mais, cette année encore, les appels ont été nombreux.
D’après l’enquête réalisée par le quotidien alémanique 20 Minuten , depuis le début de l’année, les organisations de consommateurs ont enregistré près de 4000 plaintes pour harcèlement téléphonique. Et principalement ces deux derniers mois, à la période même où il est possible de changer de caisse- maladie...
Cette même tendance a été observée par la société Yoocos à Renens qui commercialise Katia, un boîtier qui permet de filtrer ses appels. «De mi-septembre à fin octobre, le taux d’appels bloqués sur nos terminaux est passé d’environ 30 à 45%, indique son directeur Maxime Winkler. Il n’y a pas de hasard!»
La jeune entreprise a déjà installé plus de 2500 boîtiers. Un succès qui n’a souffert en rien de l’entrée en vigueur en avril 2012 de la nouvelle loi sur la concurrence déloyale qui interdit les appels commerciaux aux personnes qui ont décidé d’apposer un astérisque à côté de leur nom dans l’annuaire. «Ces règles sont très faciles à contourner, poursuit l’entrepreneur. Par exemple en appelant de l’étranger ou en masquant son identité. Dès qu’un numéro nous est signalé par plusieurs personnes, nous l’ajoutons à notre base de données.»
Comme il est possible également de bloquer sur demande les appels émanant d’instituts de sondage… ou de n’importe quel autre numéro. Désolé belle-maman…
«De lourdes peines doivent être prononcées pour que la loi soit respectée»

Jacques-André Maire, conseiller national (PS/NE)