«Il faut poursuivre la philosophie de Duttweiler»
Début septembre, Florence Aubert a participé pour la première fois à l’assemblée des délégués, l’organe suprême de Migros. L’institutrice neuchâteloise souhaite y défendre l’éthique qui distingue le distributeur de ses concurrents.

Vive, enjouée, chaleureuse, Florence Aubert fait partie depuis huit ans du comité coopératif de Migros Neuchâtel-Fribourg. Cette native de La Chaux-de-Fonds qui vit et enseigne depuis vingt ans au Locle s’est trouvée engagée sans vraiment le vouloir. «J’ai toujours eu un intérêt pour Migros, car c’est le magasin que je fréquente le plus. A l’époque, je ne savais même pas qu’il y avait un comité coopératif. C’est mon ancienne voisine, gérante du magasin du Locle, qui a proposé mon nom pour en devenir membre. Elle voulait qu’il y ait toujours un représentant de la ville.»
Intégrant dès le départ la Commission magasins et assortiment, Florence Aubert a rapidement fait ses classes. «J’ai appris beaucoup de choses. Par exemple, tout ce qui concerne la gestion de l’énergie et la position de l’entreprise par rapport à l’environnement. De nombreux efforts ont été faits, comme la récupération de la chaleur provenant des réfrigérateurs, la pose de portes sur les congélateurs ou la réduction de la quantité de PET dans les bouteilles.»
Autant de thèmes qu’elle relaie autour d’elle, parfois aussi dans son activité d’enseignante lorsqu’il s’agit de sensibiliser ses élèves de 7e année Harmos aux questions environnementales. «J’ai pu les rendre attentifs à tout ce qui concerne les emballages et les déchets, sans parler de Migros, car je n’ai pas à faire de publicité dans ma classe.»
Attentive aux jeunes et à la planète
Ces jeunes générations qu’elle voit vivre et grandir motivent certains de ses engagements. «Je suis d’avis que Migros devrait maintenir sa ligne par rapport à l’alcool et au tabac. Et qu’elle devrait continuer de refuser de vendre des jouets guerriers et des jeux vidéo violents. Il faut rester dans la philosophie de Gottlieb Duttweiler.»
Ses convictions la poussent aussi à défendre les choix ménageant l’environnement. «Tout ce qui concerne la planète me tient à cœur, explique cette maman de deux adolescentes. J’aimerais que Migros ait le courage de ne vendre que des produits de saison, car c’est aussi un message que nous transmettons à nos enfants. Les fraises en février ou les tomates à Noël, je ne comprends pas! Malheureusement, nous vivons dans un système dont tout le monde est prisonnier…»
Des rencontres toujours très enrichissantes
Ce sont notamment ces thèmes que Florence Aubert souhaite continuer à défendre, désormais à l’assemblée des délégués de la Fédération des coopératives Migros, à Zurich. Même si la perspective d’entrer dans l’organe suprême de Migros l’inquiète un peu, elle se réjouit également de découvrir cet échelon du système. «Ce sera l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes. A Migros Neuchâtel-Fribourg, j’ai fait des rencontres très enrichissantes, que ce soit des membres du comité, des personnes travaillant pour Migros ou encore des producteurs. J’ai beaucoup aimé cela.»
La structure de Migros est similaire à celle du système politique suisse.
Ses premiers pas au siège social Migros de Zurich, samedi 1er septembre, ne l’ont pas déçue. «L’organisation de Migros est très similaire à celle du système politique suisse. Il y a des gens de tout le pays, chacun représentant son petit – ou grand – coin de Suisse. Et ce qui est vrai à Berne l’est aussi à Migros: face au nombre de représentants alémaniques, on se sent tout petits. Il n’empêche: chacun échange quelques mots avec son voisin.»
Entretien avec Ursula Nold, présidente de l'assemblée des délégués

Auteur: Daniel Sidler