L'effet Venturi
Un petit tour de magie pour éteindre une bougie? Ou quand la science sert aussi à épater la galerie…


Nœud papillon noir, chemise blanche et air goguenard, le grand Dorian s’apprête à relever un nouveau défi. Et pour cela, il n’a besoin que de trois choses: une boîte d’allumettes, une bouteille et une bougie.

En deux temps trois mouvements, notre magicien en herbe met la bouteille au bord de la table et planque la bougie juste derrière. Encore une dernière vérification, et hop, on peut procéder à la démonstration.
Un assistant volontaire – dans tous les cas un individu majeur, de préférence vacciné et ignifugé – approche doucement une allumette de la bougie. La mèche s’enflamme. Dorian se concentre. Nous retenons notre souffle…

En digne héritier du magicien Houdini, notre jeune prestidigitateur gonfle joues et poumons puis souffle sur la bouteille. Ciel, la bougie s’est éteinte comme par miracle! Spectateurs ébahis et salve d’applaudissements.
Le phénomène
Lorsque l’on souffle sur la bouteille, l’air rencontre un obstacle. Il se divise alors en deux courants (l’un à droite, l’autre à gauche), qui épousent les contours du flacon tout en accélérant.
Une fois les parois dépassées, les courants sont freinés par l’air ambiant. Ceci provoque des perturbations, des sortes de tourbillons qui reviennent un peu vers l’arrière et éteignent la flamme. Les scientifiques appellent ce phénomène l’effet Venturi, du nom du savant qui l’a découvert.
Texte: © Migros Magazine | Alain Portner
Auteur: Alain Portner
Photographe: Mathieu Rod