La plante à mâchoires
Facile à entretenir en pot, la dionée est l’occasion d’apprivoiser une plante carnivore. Avec un peu de tourbe, de lumière et quelques mouches, elle fleurira de toutes ses dents…

Diantre! Alors que l’on pensait les végétaux inoffensifs, ne se nourrissant que de lumière et d’eau fraîche, il suffit de se pencher – pas de trop près quand même! – sur les plantes carnivores pour changer d’avis. Elles regorgent d’astuces pour satisfaire leur appétit: outre de capture, poils gluants, entonnoir à clapet à sens unique, sans oublier la mâchoire dentelée des incroyables Dionaea muscipula…
Effarante panoplie de pièges pour attirer, noyer, scotcher, enfermer et dissoudre les misérables insectes. Ainsi, les feuilles des dionées ont pris l’allure de gueules béantes munies de poils dont le contact avec la victime déclenche la fermeture des portes en deux temps, une fois que la plante s’est assurée que la proie est comestible. Et clac, le piège à dents se referme alors aussi vite que définitivement!
A la décharge de ces belles carnassières, précisons que ce ne sont là que des stratégies de survie: pionnières des sols pauvres en azote et en phosphore, comme les marais ou les tourbières, les plantes carnivores ont pallié le manque de nourriture en capturant les insectes. Ce que l’on pourrait prendre pour de la cruauté n’est au fond qu’une légitime défense de l’estomac…
Les plantes carnivores en détail

Il existe plus de 600 espèces de plantes carnivores, lesquelles vivent essentiellement dans les régions tropicales. Certaines sont indigènes, comme Drosera et Pinguicula.

Les dionées, appelées aussi gobe-mouches de Vénus, se nourrissent surtout d’insectes. Mais on aurait retrouvé un rat dans le piège géant de la Nepenthes Rajah, qui pousse sur l’île de Bornéo...

Les plantes carnivores alimentent aussi l’imaginaire du cinéma. Comme dans le film «La petite boutique des horreurs» de Frank Oz, où elles tiennent le rôle principal.

Mieux vaut ne pas jouer avec les mâchoires des dionées: si elles se referment plus de trois fois pour rien, elles dépérissent et meurent.
Texte © Migros Magazine – Patricia Brambilla et Jean-Luc Pasquier
Auteur: Patricia Brambilla et Jean-Luc Pasquier
Illustrations: Bunterhund,