Série noire après l'attentat de Nice
L’Etat islamique a revendiqué une série d'attaques en Allemagne et en France, moins de trois semaines après l'attentat de Nice. L'Europe a été plongée dans un climat d’insécurité. En Suisse aussi, la menace existe.

La liste s’allonge. Rapidement. Inexorablement. L’Europe n’a même pas eu le temps de se remettre du massacre niçois que déjà elle doit faire face à de nouveaux attentats. En Allemagne pour commencer, où deux attaques, l’une à la hache dans un train bavarois, l’autre aux explosifs à l’entrée d’un festival de musique, ont été revendiquées par l’Etat islamique. Puis en France à nouveau, où la semaine dernière, deux jeunes hommes se réclamant eux aussi de l’organisation terroriste se sont introduits dans une église près de Rouen et y ont assassiné un prêtre de 86 ans.
Face à la multiplication des agressions, le sentiment d’insécurité augmente, et gagne peu à peu nos frontières. Au lendemain de l’attaque de Rouen, dont l’un des auteurs avait séjourné à la prison de Champ-Dollon à Genève, l’aéroport de Cointrin voyait sa sécurité renforcée suite à un coup de fil anonyme évoquant un risque d’attentat à la bombe. Il s’agissait finalement d’une fausse alerte.
D’après l’expert en terrorisme et ancien des Renseignements suisses Jean-Paul Rouiller, notre pays n’est pourtant pas à l’abri d’une attaque (lire ci-contre). A la suite de l’attentat mené contre Charlie Hebdo, une vidéo de propagande islamique mentionnait d’ailleurs clairement la Suisse comme cible potentielle. Cette menace pourrait expliquer, en partie du moins, la hausse de 17% de demandes de permis d’acquisition d’arme à feu déposées par les citoyens helvètes en 2015.
Quoi qu’il en soit, l’Europe semble être entrée malheureusement dans une nouvelle ère...
«La Suisse n’est pas à l’abri d’un attentat»

Jean-Paul Rouiller, chercheur associé auprès du Geneva Centre for Security Policy (GCSP). et co-auteur du livre Le djihad pour destin. La Suisse pour cible? (éd. Favre).
Texte © Migros Magazine – Tania Araman
Auteur: Tania Araman