Les loyers vont-ils baisser?
Le taux hypothécaire de référence va certainement descendre de 2% à 1,75% en juin. Cette chute, qui n’est pas la première, aura-t-elle plus d’effets que les précédentes? Rien n’est moins sûr.

La baisse annoncée des loyers, c’est un peu comme la neige à Noël ou l’été radieux: l’espoir revient chaque année. La prochaine parution du taux hypothécaire de référence aura lieu le 1er juin prochain. Et cette fois, promis, les indicateurs sont à la baisse. Une aubaine pour tous les locataires du pays? Que nenni. D’abord parce que si moindre taux il y a, inutile de s’attendre à une dégringolade impressionnante. On parle de 1,75% au lieu des 2% actuels. En décembre dernier, le taux hypothécaire moyen qui sert de base de calcul avait déjà chuté par rapport au trimestre précédent. Cependant pas suffisamment pour influencer le taux de référence.
Mais surtout l’enthousiasme reste modéré parce que même à l’heure actuelle, «beaucoup de loyers prennent comme référence un taux plus élevé que 2%», rappelle à l’Office fédéral du logement (OFL) son responsable juridique Cipriano Alvarez. Car seule une minorité de baux – l’Association suisse des locataires (Asloca) parle d’un petit 20% - profitent d’une baisse de loyer. Il semble donc que bien peu de propriétaires proposent spontanément d’adapter les loyers. C’est donc aux locataires de se montrer vigilants au printemps. Voire d’ores et déjà pour ceux qui soupçonnent leur propriétaire d’avoir oublié d’adapter leurs prix.
Reste une réalité: si le taux d’intérêt de référence unique n’a cessé de baisser depuis son introduction en 2008, les loyers ont, eux, continué à grimper. Pour les spécialistes, la possibilité de fixer librement le loyer à l’arrivée d’un nouveau locataire en est largement la cause.
«Aux locataires de se montrer vigilants»

Cipriano Alvarez, chef de la section juridique de l’Office fédéral du logement (OFL).
Auteur: Pierre Léderrey