«Migros lutte contre les prix excessifs»
Oskar Sager, chef du marketing Migros, s’exprime à propos du tourisme d’achat, de l’îlot de cherté suisse et de tout ce que le distributeur entreprend pour y remédier.

La parité entre le franc suisse et l’euro a durant l’été 2011 occasionné un débat qui n’est, en fait, pas nouveau. En raison de la faiblesse de la monnaie européenne par rapport à la nôtre, les prix de nombreux produits ont dégringolé dans les pays voisins de manière déséquilibrée par rapport à ceux pratiqués en Suisse. En particulier, les produits de marque identiques ou similaires, coûtant parfois 50% plus cher en Suisse qu’en Allemagne, ont exaspéré les consommateurs.
Après de longues et pénibles tractations avec fabricants et fournisseurs, Migros est parvenue à restituer entièrement à ses clients les gains de change obtenus sur de nombreux produits importés. Cependant, le tourisme d’achat se poursuit, certains consommateurs privilégiant les pays voisins pour effectuer leurs courses. Rappelons encore une fois que ces marchandises sont plus avantageuses non seulement parce que les salaires et les loyers sont plus bas dans les pays de la zone euro, mais aussi souvent parce que les standards de qualité ne sont pas les mêmes, comme l’explique Oskar Sager chef du marketing de Migros dans l’interview qu’il a accordée à Migros Magazine.

Bonnes notes pour le commerce de détail suisse
Dans son dernier rapport daté de septembre 2012 et intitulé «Franc fort et prix», le surveillant des prix Stefan Meierhans écrit que la Suisse demeure un îlot de cherté. Ce texte condense plusieurs investigations sur la valeur des produits et se base sur de nombreuses réclamations faisant état de gains de change non répercutés en Suisse. Dans son rapport, Stefan Meierhans arrive à la conclusion que le commerce de détail a déployé de gros efforts pour faire baisser le niveau global des prix en Suisse. «D’une manière générale, écrit-il, depuis 2010, simplement en restituant les gains de change, le commerce de détail a contribué à la diminution du niveau des prix dans notre pays.» En outre, afin de rendre plus concurrentielle l’économie nationale, le surveillant des prix réclame l’abolition des entraves commerciales et du cloisonnement des marchés.
Auteur: Daniel Sidler
Photographe: Nik Hunger