Quel nouveau visage pour le Conseil fédéral?
Mercredi le Parlement choisira un nouveau Sage. C’est en principe l’UDC qui devrait prendre la place laissée vacante par Eveline Widmer-Schlumpf. Mais si l’élection de cette dernière en 2007 nous a bien appris une chose, c’est que rien n’est joué d’avance.

En 2007, Eveline Widmer-Schlumpf avait bouleversé l’échiquier politique en étant propulsée conseillère fédérale au nez et à la barbe de Christoph Blocher. Alors qu’elle s’apprête à quitter ses fonctions, devons-nous nous attendre à un semblable coup de théâtre le 9 décembre sous la Coupole?
Selon toute probabilité, l’élection de mercredi ne devrait pas nous réserver de (trop grosse) surprise. Formule magique à l’appui, l’UDC revendique un deuxième siège, et il est fort probable que l’un des candidats qu’elle propose – le Zougois Thomas Aeschi, le Vaudois Guy Parmelin et le Tessinois Norman Gobbi – accède au rang de Sage.
Reste à savoir lequel des trois l’emportera. Le jeune loup alémanique, favori vraisemblable de son parti? A moins que son inexpérience parfois décriée ne profite au vigneron romand... Ou que l’argument linguistique ne joue en faveur du canton italophone, absent du Conseil fédéral depuis 1999.
Bref, si Ueli Maurer est quasi assuré de se voir bientôt rejoindre par un camarade de parti, le flou règne encore quant à l’identité de ce dernier.
On ignore également de quel département héritera le nouveau venu. La logique voudrait qu’il reprenne le poste laissé vacant par Eveline Widmer-Schlumpf, à savoir les Finances. Mais Alain Berset, à la tête de l’Intérieur, s’est d’ores et déjà déclaré ouvert à un changement. Et il ne serait pas impossible que le conseiller fédéral fraîchement élu se voie refiler le dossier brûlant de l’asile du Département de justice et police...
«En choisissant Thomas Aeschi, l’UDC ne s’est pas facilité la tâche»

Pascal Sciarini, directeur du département de sciences politiques de l’Université de Genève.
Texte © Migros Magazine – Tania Araman
Auteur: Tania Araman